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Publicado el 31 de julio 2002
Depuis mon arrivée au Chili, j'ai souvent marqué du doigt sur la carte : "Monturaqui". Il faut que j'y aille... Francois Colas avait lui aussi envie de faire cette visite depuis quelques temps. Comme tout fini par arriver, suite à l'occultation de Pluton du 19-20 juin 2002, observée positivement depuis l'extrême nord du Chili, nous avons pu passer ensemble une après midi depuis San Pedro d'Atacama pour aller visiter ce cratère d'impact. Nous étions 5, à savoir Pia Saravia, Gabriela Protz, Alejandra Miqueles, Francois Colas et Alain Maury. Sans oublier le 6ème membre de l'équipage, le plus important, à savoir le GPS....
Le cratère n'est pas daté précisèment. Dans la littérature on trouve un âge de l'ordre de 100000 ans, il mesure environ 450 mètres de diamètres, pour 45 mètres de profondeur actuelle. Sans être aussi impressionnant que le Meteor Crater d'Arizona, il n'en reste pas moins un site très interessant à visiter. Il a probablement été formé par l'impact d'un objet métallique de l'ordre de 25 mètres de diamètre, plusieurs météorites métalliques très érodés ayant été retrouvés près du site. Quelques recherches rapides sur le web donnent les informations relevantes sur ce cratère. Voir notamment ici et là. Il existe de part le monde environ 150 cratères d'impacts recensés, mais beaucoup sont invisibles car enfouis et seulement détectables par les géologues. Celui ci fait partie des rares cratères facilement visitables, et que l'on peut voir en un seul coup d'oeil, un vrai cratère, et de plus dans un site d'une très grande beauté.
Location:
Pendant pas mal de temps, je pensais qu'il ne devait pas être loin de la "Estacion Monturaqui" que l'on voit sur les cartes pas très loin de Imilac (un autre endroit magique pour celui qui s'interesse aux pierres tombées du ciel) et qui est située nettement plus au sud du cratère. En fait, les coordonées GPS que l'on trouve sur internet ainsi qu'une documentation plus récente sur le projet de "Ruta de Astronomia" de la seconde région du Chili montre qu'il est en fait au sud du Salar d'Atacama. On peut s'y rendre depuis Antofagasta, ou encore Baquedano (au nord d'Antofagasta, sur la route de Calama) ou par San Pedro, c'est ce que nous avons fait. Il nous a été dit que les autres routes (au sens de moyen d'accès, en fait ce sont des pistes) traversaient pas mal de mines ce qui peux poser des problèmes d'accès.
De San Pedro, aller vers le sud en longeant le salar d'Atacama: Toconao, Socaire, puis finalement Peine et in fine Tilomonte, qui n'est qu'un petit oasis qui abrite quelques maisons, la plupart construite en bois. Ne pas passer dans Tilomonte, et continuer vers la droite avant le "centre ville". Sur cette route, on peut déjà voir le dôme du Cerro Tambillo qui sert de point de localisation pour trouver le cratère. La route monte sur la montagne et contourne le cratère. Elle rejoint une route qui sert à la maintenance de la ligne haute tension qui va de l'Argentine vers Antofagasta. Même si, comme il est classique dans ces contrées, il y a plusieurs bifurcations sans indications, la visibilité du Cerro Tambillo ainsi que la direction globale donnée par le GPS permettent de trouver l'endroit sans trop de problèmes. Une fois arrivé à proximité, il faut passer en 4x4 et passer quelques québradas avant d'arriver au cratère. On trouve facilement les traces de passage précedents, ce qui est utile pour passer au mieux les québradas. Dans notre cas, nous disposions seulement de coordonées GPS approximatives, qui nous ont amenées à 2km du cratère. Finalement, en marchant un peu, nous avons pu voir depuis un petit promontoire ce qui devait être le cratère. A nouveau un peu de voiture et nous sommes arrivés à destination. Le retour sur le chemin de maintenance de la ligne électrique à été plus direct grâce au GPS.
La route est goudronnée à la sortie de San Pedro, jusqu'à Socaire, en théorie, en pratique actuellement une bonne partie de la route est en réfection. Ensuite sur la route du Salar, on va de pire en pire, arrivant à de la tôle ondulée, puis des petits chemins encore moins fréquentés, mais encore passable en 2x4. Ensuite il faut sortir de ce chemin et faire du 4x4 ou de la marche à pied jusqu'au cratère. Un des points de bifurcation possible pour sortir du chemin est le poteau électrique 78 (ils sont numérotés comme vous l'aurez compris).
Il est indispensable de naviguer au GPS, en ayant les bonnes coordonées, c'est à dire : 68°15'42.3" Ouest et -23°55'41.1". On pourra récupérer ici ma track route du cratère jusqu'à San Pedro, qui permettra de naviguer pratiquement les yeux fermés. J'ai utilisé la version de démo de Oziexplorer pour faire ce téléchargement. Comme toute ballade en plein désert, on préviendra quelqu'un avant de partir, on prendra de l'eau en quantité suffisante, on vérifiera que le pneu de secours est bien en place et gonflé, et que l'équipement de démontage est en bon état (cric et clé pour le démontage de la roue) et que les boulons qui tiennent les roues sont bien démontables et pas serrés de façon irrémédiable. Dans ces coins, le désert _est_ désert, et on peut rester plusieurs heures à attendre le passage de quelqu'un voir plus. Il ne coûte pas trop cher de prendre deux pneus de secours (la plupart des agences de location vous en fournissent un si vous le demandez). Il faut environ 2h30 depuis San Pedro pour se rendre au cratère. On peut louer un 4x4 sur San Pedro. Un plein est largement suffisant pour se rendre au cratère depuis San Pedro, pas besoin de prendre des bidons supplémentaires.
Visite du lieu:
Une fois arrivé devant cette grosse dépression, nous nous sommes éparpillés. Les uns descendant directement dans le cratère pour voir le salar qui s'est formé au fond, d'autres pour aller voir les restes d'une excavation réalisée en 1973. J'ai commencé à faire un panoramique du lieu.
On y voit, de gauche à droite, d'une part ma main pour éviter le soleil dans l'image, puis le cratère proprement dit, avec un salar et pas mal de traces de pneus à l'intérieur, puis le 4x4 qui nous a amené jusque là, la ligne haute tension et le Cerro Tambillo. Ce panoramique ne donne pas l'impression réelle que l'on a devant le cratère, ses pentes semblent ici plus adoucies. En cliquant sur l'image, vous obtiendrez une version agrandie de ce panorama qui fait 576 Ko.
Sur ce panoramique pris à l'intérieur du cratère, on voit d'une part sur le flan les travaux de forage faits en 1973, ma main cachant le soleil, au dessus des traces de pneus, puis le salar, et mon ombre (cliché pris sans les mains... :-) ). La version agrandie fait 849 Ko.
Le cratère a été exploré pour la première fois en 1965, suite à sa reconnaissance sur des photos aériennes. Les travaux ont été réalisés en 1973, et on peut regretter qu'ils aient laissé une cicatrice sur la pente du cratère.
On voit ici Francois Colas marchant sur la pente du cratère. On peut apercevoir la chaine de volcans enneigés au loin.
Ici on voit en détail le forage qui a été réalisé en 1973.
Ici une vue au flash du fond du puit. Les couches géologiques ne sont pas très dissemblables.
Plusieurs individus ont parcouru l'arêne en tous sens avec leur véhicule, et en plus des traces de ruisselement naturel, il existe aujourd'hui pleins de traces de pneus au fond du cratère qui le dénaturent un peu et c'est bien dommage. Il serait important que les autorités chiliennes signalent qu'il est préférable de ne pas aller faire du rodéo dans le cratère si on veut que les générations futures puissent en profiter.
Etant partis tard de San Pedro (13h15) ayant perdu du temps à cause des coordonées GPS imprécises, nous n'avons pas pu rester très longtemps sur le site avant le coucher de soleil. Nous sommes rentrés rapidement ensuite, et le temps de voir un magnifique coucher de soleil sur la chaine des volcans en remontant le Salar d'Atacama, puis un arche anticrépusculaire d'enfer, puis de changer un pneu crevé, nous sommes arrivés à San Pedro vers 21 heures. Nous y retournerons prochainement.
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